Voici quelques extraits de l’article publié par Guillaume Lemonde, médecin, dans le site Internet Saluto.
Étant à la fois ingénieure de formation et engagée dans l’action culturelle, j’ai été très sensible à son approche dans cet article. Il offre une méditation originale et éclairante autour des conséquences de la perception de l’univers induite par Ptolémée puis par Copernic. Nous proposons aux lecteurs du site « labeauteaucoeur.fr » de lire cet article qui invite, à l’heure où la technique est toujours plus prégnante, à une nouvelle représentation du monde pour retrouver le chemin de l’intériorité et du sens de la vie.
Ces quelques lignes reprennent le fil de sa pensée pour vous inciter à lire sa méditation en entier
Cette réflexion fait écho à l’article de Philippe Leconte publié dernièrement
Une perspective géocentrique
En physique, un référentiel est défini à l’aide d’un système de coordonnées lié à un observateur réel ou imaginaire, c’est-à-dire immobile par rapport à lui. Si nous plaçons un observateur du mouvement des astres sur la Terre, comme dans le système de Ptolémée, c’est le Soleil, toutes les planètes, et même l’ensemble des constellations que nous voyons tourner autour d’elle.
Autrement dit, dans une perspective géocentrique, ce qui est au-delà de nous nous apparaît comme un tout organisé qui agit sur nous. C’est de là que vient le mot Univers : uni- signifiant « un », « tout » et versus signifiant « qui tourne ». L’univers est « tout ce qui tourne autour de nous ».
La révolution copernicienne
Lorsqu’au XVIe siècle Nicolas Copernic décide de placer son observateur du mouvement des astres sur le Soleil , il démontre en changeant de référentiel que c’est la Terre qui gravite autour de lui.
Cette nouvelle perspective est une révolution. Elle remet en cause l’ordre du monde et signe un nouvel état de conscience . Avec Ptolémée, nous étions entourés et guidés. À présent, nous ne sommes le centre d’aucune attention supérieure. La Terre devient un corps céleste comme un autre.
Plus rien ne nous guide depuis un au-delà dans l’espace et dans le temps. L’avenir, en tant que réalité agissant sur ce qui se passe maintenant, disparaît. Avec lui, disparaît la pensée que les choses et les êtres de ce monde aient une destination.
Mais à force, nous finissons par nous prendre nous-même pour une mécanique. Si nous arrivons aujourd’hui à une époque où même la pensée peut être remplacée par des machines, c’est du fait de ce qui s’est joué à l’époque de la révolution copernicienne. Ce qui s’est joué, c’est l’occultation de ce qui vient de l’avenir.
Un monde sans avenir
La raison devient première. Exit la foi.
Il est essentiel de ne pas s’en tenir à n’observer que depuis l’extérieur.
Avoir la foi, c’est développer l’attention nécessaire pour embrasser le monde dans sa réalité bien plus profonde que la somme de ses parties.
Vers une nouvelle révolution
C’est pourquoi une nouvelle révolution est nécessaire.
La nouvelle révolution suivant celle de Copernic nous demande de nous rendre disponible pour nous tenir dans un paradoxe. Elle demande de garder avec soi l’évidence que la Terre tourne autour du Soleil et de nous souvenir tout à la fois que le Soleil tourne autour de la Terre.
Claire FABRE
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